Le cancer du poumon est un des plus dévastateurs. L’obtention d’un vaccin, dont la recherche est actuellement en cours, permet d’espérer que ce cancer puisse être, un jour, traité efficacement.
À Villejuif, des oncologues de l’institut Gustave Roussy (IGR) testent actuellement l’efficacité d’un vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon « avancé, non opérable ». Objectif : stimuler les défenses immunitaires des patients à partir de leurs propres cellules.
La piste d’un vaccin contre le cancer du poumon est un serpent de mer. Une équipe française vient ainsi de lancer un essai auprès de 41 patients. Baptisé Dex2, il repose sur le principe de l’immunothérapie antitumorale. Cette stratégie vise en quelque sorte à rééduquer le système immunitaire pour l’aider à combattre une tumeur.
« Le vaccin est préparé pour chaque patient, à partir de ses propres cellules », explique Benjamin Besse, cancérologue, responsable du comité de pathologie thoracique à l’IGR. Le principe consiste d’abord à isoler des globules blancs spécifiques, appelés monocytes. « Placés sous incubateurs, ils sont ensuite transformés en cellules dendritiques, des cellules-clés qui interviennent dans la régulation du système immunitaire. À ce stade, nous en extrayons des fragments (des exosomes, NDLR) qui seront mis en contact avec des éléments propres de la tumeur. »
Ainsi constitué, le vaccin est alors injecté au patient : toutes les semaines pendant un mois puis tous les 15 jours pendant trois mois. « Il prend alors le relais d’une chimiothérapie et vise à faire réagir le système immunitaire », afin que celui-ci prenne le dessus sur la tumeur.
Des recherches préliminaires encourageantes
Benjamin Besse reste toutefois prudent, afin de ne pas donner de faux espoirs à des milliers de malades. « Notre travail est encore très préliminaire, insiste-t-il. Il ne s’agit que d’une première étape. Nous avançons pas à pas. Les deux essais de phase I nous ont juste donné des résultats encourageants en termes de faisabilité et d’absence de toxicité. »
Les patients potentiellement candidats doivent répondre à des critères stricts, notamment être atteints d’un cancer du poumon inopérable avancé, et non à petites cellules, lequel représente 85 % des cas de cancer du poumon. « Ils doivent encore avoir commencé une chimiothérapie ou être dans les quatre premiers cycles, avec une stabilisation ou une régression tumorale », souligne Benjamin Besse.
Toujours est-il que la piste du vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon est particulièrement suivie. Outre Dex2, l’essai Magrit (initié par les laboratoires GSK) est actuellement en cours auprès de milliers de patients. L’approche est différente puisque ce travail cible le taux de récidive chez des malades ayant subi une chirurgie. Dans tous les cas, il faudra encore attendre des années avant la concrétisation éventuelle des travaux en cours…


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